
Chaque année, les salariés scrutent le calendrier pour repérer les jours fériés et imaginer quelques week-ends prolongés. Le fameux « pont » fait donc partie des grands classiques de la vie en entreprise.
Le principe est simple : ne pas travailler entre un jour férié et un ou plusieurs jours habituellement travaillés, pour profiter d’une coupure un peu plus longue.
En 2025, le 11 novembre tombe un mardi. Peut-être envisagez-vous de fermer l’entreprise le lundi 10 novembre pour permettre à vos collaborateurs de faire le pont. Bonne idée, mais attention : quelques règles doivent être respectées.
Le pont : une décision de l’employeur, pas un droit automatique !
Aucune obligation légale n’impose à l’employeur d’accorder un pont entre un jour férié et un jour travaillé. Autrement dit, la décision de fermer ou non l’entreprise relève de son pouvoir de direction. Il peut donc refuser sans avoir à motiver sa décision.
Les salariés, de leur côté, ne peuvent pas décider seuls de s’absenter pour faire le pont. L’initiative revient toujours à l’employeur.
À découvrir également : La liste des jours fériés de 2026.
Comment formaliser le pont dans l’entreprise ?
Puisqu’aucun texte ne réglemente précisément la pratique du pont, sa mise en place peut découler de plusieurs sources :
- une décision unilatérale de l’employeur ;
- un accord collectif ;
- ou un usage déjà instauré dans l’entreprise.
À savoir également : Combien de jours travaillés en 2026 ?
Les étapes à suivre pour la mise en place
Accorder un jour de pont modifie l’horaire de travail habituel de la semaine concernée. Cette décision nécessite donc la réalisation de quelques formalités.
- Consulter le CSE s’il existe au sein de l’entreprise.
- Informer les salariés du nouvel horaire collectif, par voie d’affichage dans les locaux de travail.
- Notifier la décision à l’inspection du travail avant la mise en œuvre.
Lorsque le pont résulte d’un accord collectif, l’employeur doit informer les représentants du personnel, les salariés et l’inspection du travail.
La récupération des heures perdues : mode d’emploi
Les jours fériés chômés ne peuvent pas être récupérés, mais les heures non travaillées en raison d’un pont peuvent l’être.
Cette récupération est possible aussi bien lorsque le pont précède que lorsqu’il suit le jour férié — à condition toutefois qu’un même jour férié ne serve pas pour les deux cas à la fois.
À lire également : Le PLFSS 2026.
Les heures doivent être récupérées dans les 12 mois précédant ou suivant leur perte
Il n’est pas possible de récupérer une partie avant le pont et l’autre après.
Quelques limites à respecter :
- La durée du travail ne peut pas augmenter de plus d’une heure par jour ;
- Ni de plus de 8 heures par semaine.
L’inspection du travail doit être informée en amont des journées de pont et des modalités de récupération.
Ces heures récupérées sont payées au taux normal, sans majoration, car elles ne sont pas considérées comme des heures supplémentaires. Elles correspondent simplement à un report du temps de travail.
Enfin, rien n’oblige l’employeur à faire récupérer ces heures : s’il ne le souhaite pas, il peut tout simplement offrir le pont à ses salariés.
Et si l’employeur préfère imposer un jour de congé payé ?
Aucune disposition ne permet à l’employeur d’imposer unilatéralement aux salariés de poser un congé payé pour faire le pont.
De même, les salariés ne bénéficient d’aucun droit spécifique à congé pour cette occasion. Toute prise de congé suppose donc l’accord de l’employeur.
Si l’employeur souhaite que tous les salariés posent un jour de congé, cela équivaut à une fermeture de l’entreprise pour congés payés, avec les formalités et délais habituels à respecter.
Le pont du 11 novembre 2025 : en résumé
- Le pont n’est jamais automatique : il relève de la décision de l’employeur.
- Il doit faire l’objet d’une information formelle (CSE, salariés, inspection du travail).
- Les heures perdues peuvent être récupérées selon des modalités précises.
- L’employeur peut choisir d’offrir le pont ou de d’imposer collectivement la prise d’un jour de congé.