absence à cause de la grève

Le mouvement de grève nationale prévu pour le 10 septembre 2025 devrait avoir un impact bien au-delà des salariés directement grévistes. Cette mobilisation, qui touche plusieurs secteurs clés de l’économie française, promet de générer des perturbations majeures dans le quotidien des entreprises. Fermetures éventuelles d’écoles, transports publics à l’arrêt ou fortement perturbés, embouteillages monstres sur les axes routiers… autant de contraintes qui risquent de compliquer significativement la présence de vos collaborateurs sur leur lieu de travail.

Face à ces défis logistiques et organisationnels, les employeurs se trouvent confrontés à des questionnements légitimes : comment maintenir la continuité de l’activité ? Quelles sont les obligations légales vis-à-vis des salariés empêchés ? Comment concilier compréhension des difficultés rencontrées par les équipes et impératifs économiques de l’entreprise ?

En tant qu’employeur, comment anticiper et gérer ces situations tout en respectant le cadre juridique et en préservant la motivation de vos équipes ?

Retard ou absence à cause de la grève : Échanger en amont avec vos équipes

absence travail grève

La communication préventive constitue l’un des piliers d’une gestion efficace des journées de grève. Quelques jours avant la mobilisation, il est essentiel de prendre le temps d’échanger individuellement ou collectivement avec vos salariés pour identifier avec précision les éventuelles difficultés qu’ils pourraient rencontrer :

  • Impossibilité de venir travailler faute de transports : Métros, bus, trains à l’arrêt ou fonctionnant avec des fréquences très réduites peuvent rendre le trajet domicile-travail impossible ou excessivement long
  • Garde d’enfant impossible si école ou crèche fermée : Les établissements scolaires et structures d’accueil de la petite enfance sont souvent impactés par les mouvements de grève, laissant les parents sans solution de garde
  • Simple retard dû à des transports saturés : Même en cas de service partiel, les transports restants sont généralement bondés, générant des retards importants
  • Difficultés de circulation routière : L’affluence sur les routes due aux transports publics perturbés peut créer des embouteillages exceptionnels

Cette démarche proactive vous permettra non seulement d’évaluer avec réalisme l’impact sur votre activité, mais aussi de mettre en place des solutions adaptées à chaque situation. Elle témoigne également de votre considération pour les contraintes subies par vos collaborateurs, renforçant ainsi la confiance et l’engagement mutuel.

À lire également : Notre actualité complète sur la grève du 10 Septembre 2025 pour connaître tous vos droits et obligations.

Quelles options proposer en cas de grève importante ?

retard travail grève

Face aux perturbations liées à une grève d’ampleur, plusieurs leviers organisationnels et juridiques existent pour limiter la désorganisation de votre entreprise. L’enjeu consiste à adapter temporairement le fonctionnement habituel tout en respectant les droits de chacun :

  • Télétravail exceptionnel : Cette solution, particulièrement adaptée aux postes compatibles avec le travail à distance, permet de maintenir la productivité. Dans la plupart des accords d’entreprise ou chartes sur le télétravail, des modalités simplifiées sont spécifiquement prévues pour des situations inhabituelles comme les grèves. N’hésitez pas à activer ces clauses pour faciliter la continuité d’activité.
  • Congés ou RTT : Le salarié empêché peut choisir de poser un jour de congé payé, un RTT ou un repos compensateur dans le cadre du forfait jour. Cette option nécessite bien entendu son accord et doit respecter les procédures habituelles de demande, même si les délais peuvent être assouplis dans ce contexte exceptionnel.
  • Aménagement d’horaires : Décaler les arrivées ou départs permet d’éviter les heures de pointe les plus critiques. Cette flexibilité horaire temporaire peut considérablement faciliter les trajets de vos collaborateurs. Pensez également à ajuster les horaires de réunions importantes.
  • Solutions collectives innovantes : Covoiturage organisé entre collègues, mise en place d’une navette ponctuelle depuis des points de rassemblement stratégiques, partenariat temporaire avec d’autres entreprises du secteur pour mutualiser les moyens de transport… Ces initiatives créatives renforcent souvent la cohésion d’équipe.

Attention toutefois aux spécificités contractuelles et réglementaires qui encadrent ces aménagements :

  • Pour les salariés à temps partiel : Toute modification d’horaire, même temporaire, nécessite impérativement leur accord écrit, sauf si une clause particulière au contrat de travail prévoit cette flexibilité en cas de circonstances exceptionnelles.
  • Pour les salariés en forfait jours : Compte tenu du fait que leur durée du travail s’analyse en jours travaillés et non en heures, l’employeur ne peut imposer de contraintes spécifiques en termes d’horaires d’arrivée ou de départ. La souplesse est donc de mise dans l’organisation de leur journée.

À lire également : Apprentissage dans les Hôtels, cafés, restaurants, les rémunérations revalorisées dès le mois d’août 2025.

Retards et absences : quelles conséquences juridiques et pratiques ?

Le cadre juridique est clair sur ce point : un salarié empêché de venir travailler à cause d’une grève qui perturbe ses moyens de transport ou ses solutions de garde d’enfant ne commet aucune faute professionnelle. Il ne peut donc pas faire l’objet de sanctions disciplinaires, qu’il s’agisse d’un avertissement, d’une mise à pied ou d’un licenciement pour ce motif.

absence grève

Cette protection juridique s’accompagne néanmoins d’obligations pour le salarié concerné. Il doit impérativement prévenir l’entreprise de son retard ou de son absence dans les meilleurs délais, idéalement avant l’heure habituelle de prise de poste. Cette notification permet à l’employeur de réorganiser temporairement le travail et d’informer les clients ou partenaires si nécessaire.

Sur le plan financier, si aucune solution alternative n’est mise en place (télétravail, congés, RTT, récupération ultérieure…), l’absence entraîne logiquement une retenue sur salaire proportionnelle au temps non travaillé. Cette retenue suit le principe de base « pas de travail, pas de salaire », sauf si votre convention collective ou un accord d’entreprise prévoit une disposition plus favorable aux salariés dans ce type de situation.

Il est important de noter que cette retenue ne constitue pas une sanction mais une simple application du principe de proportionnalité entre le salaire versé et le travail effectué. Elle doit être calculée avec précision et clairement explicitée sur le bulletin de paie du mois concerné.

À découvrir : Notre outil de gestion des absences des salariés.

L’essentiel pour les RH et managers : une approche stratégique

Anticiper, dialoguer et adapter : ce sont les clés pour limiter les impacts de cette journée sur votre organisation. La communication interne, la souplesse et un soupçon de créativité logistique feront souvent la différence.

grève absence

La gestion des journées de grève révèle souvent la qualité du management et de la politique RH d’une entreprise. Anticiper les difficultés, dialoguer avec transparence et adapter temporairement l’organisation : ce triptyque constitue la base d’une approche réussie pour limiter les impacts de cette journée sur votre organisation.

Au-delà des aspects purement opérationnels, ces situations exceptionnelles offrent l’opportunité de tester la résilience de votre entreprise et de renforcer la cohésion des équipes face aux défis. La communication interne bienveillante, la souplesse organisationnelle et un soupçon de créativité logistique feront souvent la différence entre une journée subie et une journée maîtrisée.

À découvrir également : Nos solutions de gestion des fiches de paye.